Mon premier collodion humide !

J’ai fait ma première tentative d’image au Collodion Humide. Derrière ce nom barbare se cache une pratique photo ancienne inventée entre 1850 et 1851. Le collodion a eu ses heures de gloires jusque dans les année 1870 – 80 !

On est dans le monde de la chimie photo, certains parleront d’alchimie, loin de la fiabilité de l’argentique moderne. C’est un peu un art martial photographique, il faut renouveler un cérémonial où chaque geste est important et doit être fait au bon moment !

On est responsable même involontaire de ses échecs, c’est le côté obscur où tout ne s’explique pas sauf à être un grand maître dans le domaine !

Aujourd’hui première tentative !
Il m’aura fallut deux ans entre le moment où j’ai voulu pratiquer cet art et ma première plaque exposée. Pourquoi tout ce temps ? D’abord j’ai beaucoup réfléchi et pris énormément de renseignements, j’ai fait des recherches sur les formules chimiques possibles. Au niveau du matériel je voulais le faire avec une chambre photo plus grande que du 4×5 mais pas trop. J’ai jeté mon dévolu sur le format 13×18 un bon compromis. Il a fallu un an pour en trouver une a un prix – très mais alors très – abordable … une belle Norma. Pendant ce temps j’ai acheté des châssis – ceux qui m’ont permis de construire un sténopé autour – et ai cherché qui pourrait en modifier un pour y rentrer des plaques épaisses. J’ai contacté Pierre-Loup Martin du labo du troisième à qui j’ai confié un châssis. La peinture de la plaque centrale étant écaillée, perdu pour les plans-films, c’était parfait. Rien à dire sur son envoi, il a modifié rapidement mon châssis et j’en ai profité pour lui demander une série de plaques en PMMA pour me faire la main sans trop de nettoyage comme pour le verre.

Côté chimie c’est chez disactis.com que j’ai tout commandé. Ce site est en même temps une source d’infos sur les techniques anciennes et une boutique en ligne menée de façon très sympa et responsable par son créateur Lionel Turban. Il ne faut pas perdre de vue que l’on touche là à de la chimie qui ne fait pas bon ménage avec de l’improvisation. Les produits utilisés sont dangereux ; lunettes, gants et aérations sont de rigueur.

Pour ma première tentative c’est donc fait sur PMMA, le coulage ma plus grande interrogation s’est « bien passé », le collodion est sirupeux et il se manipule pas trop mal. Je suis loin de maîtriser cette phase et le résultat montre bien cette faiblesse mais finalement j’aime bien les traces et autres accidents. C’est ma fille qui m’a servi de cobaye. je me sens chanceux d’avoir eu quelque chose à ma première tentative. J’ai fait trois plaques ce jour et deux ont montré une image et c’est la deuxième que j’ai choisi. On est loin du numérique, c’est un moment de concentration, de checklist et d’excitation !